Que nous racontent nos peurs ?
- Camille DE JESUS
- 31 oct.
- 3 min de lecture

Dans mes accompagnements, que ce soit avec des jeunes en quête de repères ou des adultes en recherche de sens, j’entends souvent cette petite phrase :
“J’aimerais… mais j’ai peur.”
“Je ne suis pas sûr d’en être capable.”
“Et si je me trompais ?”
Ces phrases, on les prononce sans toujours réaliser qu’elles ne viennent pas de la réalité, mais de notre propre dialogue intérieur. Celui qui nous juge, nous compare, nous freine.
Celui qui dit “ce n’est pas raisonnable”, “tu n’es pas fait pour ça”, “c’est trop tard”.
Ce sont nos pensées limitantes, ces histoires que notre mental raconte pour nous garder dans le connu — là où, croit-il, nous serons en sécurité.
Sommaire
D'où viennent nos peurs et nos croyances limitantes ?
Et si nos peurs devenaient des alliées ?
Oser malgré la peur
D’où viennent nos peurs et nos croyances limitantes ?
Elles s’enracinent dans nos expériences passées, dans l’éducation reçue, dans le regard des autres, dans cette société qui valorise la performance, le contrôle, le “bon” choix.Mais aussi, parfois, dans notre envie de bien faire, de ne pas décevoir.
Elles se traduisent par des peurs :
la peur de l’échec,
la peur du changement,
la peur du regard des autres,
la peur de ne pas être à la hauteur.
Et ces peurs… sont humaines. Elles sont là pour nous protéger. Mais à force de vouloir nous éviter l’inconfort, elles finissent par nous priver de mouvement.
Diderot l’avait déjà compris : “La liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut, mais à comprendre ce qui nous détermine.”
Cette phrase résonne particulièrement dans mes accompagnements. Parce que comprendre ce qui nous détermine, c’est déjà commencer à se libérer de ce qui nous retient.
Identifier nos peurs, nos croyances, nos pensées jugeantes, ce n’est pas se juger davantage, c’est au contraire reprendre la main sur nos choix, nos décisions, nos élans.
C’est reconnaître que, parfois, ce n’est pas le monde extérieur qui nous bloque — mais la façon dont nous l’interprétons.
Et si nos peurs devenaient des alliées ?
La peur, ce n’est pas l’ennemie. C’est une énergie, un signal, une boussole. Elle nous montre où il y a quelque chose d’important à comprendre, à traverser, à conquérir.
On ne ressent pas de peur pour ce qui ne compte pas. La peur révèle ce qui a du sens pour nous.
La peur de parler en public ? Peut-être le désir profond d’être entendu. La peur de changer de voie ? Peut-être l’aspiration à être enfin aligné. La peur du regard des autres ? Peut-être le besoin d’être reconnu pour ce qu’on est vraiment.
Alors non, il ne s’agit pas d’éteindre nos peurs. Mais de les écouter autrement, de les apprivoiser, de les transformer en moteur.
Oser malgré la peur
La peur n’est pas le contraire du courage. Le courage naît précisément dans la peur. C’est le moment où l’on décide d’avancer quand même — pas sans crainte, mais avec confiance.
Et c’est souvent là que le vrai changement se produit :quand on choisit d’agir, même avec le cœur qui bat un peu trop fort.
Parce que chaque fois qu’on dépasse une peur, on agrandit sa zone de liberté. Et chaque fois qu’on comprend ce qui nous détermine, on avance d’un pas vers soi.
En conclusion
Nos peurs, nos croyances et nos pensées limitantes ne sont pas des ennemies à combattre, mais des guides à écouter. Elles nous indiquent nos zones de croissance, nos besoins profonds, nos valeurs.
Et c’est en les apprivoisant — pas en les niant — qu’on peut transformer le doute en clarté, et la peur en élan.
Parce que le courage, ce n’est pas d’être sans peur. C’est d’oser, même quand elle est là.
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